jeudi 14 juin 2007

Travailler plus pour gagner pareil.

Manifestation de policiers devant Bercy pour leurs heures supplémentaires .

Cinq cents policiers se sont rassemblés jeudi après-midi devant le ministère des Finances à Paris, à l'appel du Syndicat national des officiers de police (Snop, majoritaire), pour demander le paiement de leurs heures supplémentaires, a constaté un journaliste de l'AFP.

Une délégation, dirigée par le secrétaire général du Snop Dominique Achispon, a été reçue au ministère.

Les policiers se sont ensuite dirigés vers le Palais omnisports de Paris-Bercy derrière une banderole "Heures supplémentaires, les policiers en colère", pour attendre le compte-rendu du secrétaire général du Snop.

Le secrétaire général du Snop, Dominique Achispon, a indiqué qu'une manifestation de rue "n'est pas à exclure".

Il a précisé à l'AFP que, le même jour, le Snop appelle à des "rassemblements" devant les préfectures de Lyon, Rennes, Nice, Toulouse, Marseille, Lille ou Saint-Denis de La Réunion.
Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, a indiqué mercredi qu'"aucune décision n'a à ce jour été prise" concernant les heures supplémentaires, non payées, réclamées par les officiers de police qui sont appelés à manifester jeudi.

Dans une lettre aux deux syndicats d'officiers, parvenue à l'AFP de source syndicale policière, la ministre écrit: "aucune décision n'a à ce jour été prise, ni aucun principe strictement arrêté sur les modalités de paiement" de ces heures dues.

"Toutes les pistes sont et restent envisageables", ajoute-t-elle, "qu'il s'agisse d'approches financières, de temps récupéré (...) ou d'autres solutions originales que les échanges permettraient de dégager".

"Nous nous invitons, à notre façon, dans le débat actuel sur les heures sups", a expliqué M. Achispon à l'AFP. "D'un côté, le gouvernement veut les défiscaliser", selon lui, "de l'autre, le problème n'est pas réglé pour les quelque 12.000 officiers de police".

Le Snop estime qu'entre six à sept millions d'heures supplémentaires sont dues, depuis 1998, soit quelque 160 millions d'euros.

"C'est un scandale", a dénoncé M. Achispon, et la raison pour laquelle son organisation a saisi le Comité européen des droits sociaux (CEDS) qui dépend du Conseil de l'Europe. En mars 2007, le CEDS lui a donné raison et a tancé la France.

Pour cette raison, un rassemblement est également prévu jeudi, par le Snop, devant le parlement européen à Strasbourg.

La colère du Snop est née d'une note du directeur général de la police nationale, en date du 21 mai, marquant la volonté de l'administration de régler le problème en 2008 en vertu d'un protocole d'accord datant de juin 2004.

Ce protocole prévoit le passage des officiers en cadre A de la fonction publique et le réglement du dossier des heures supplémentaires, les officiers passant à un nouveau mode de calcul de celles-ci.

L'administration, selon cette note, propose de rémunérer partiellement ces heures supplémentaires dont elle demande qu'elles soient recensées. Elle suggère que 60% soient prises en compte et payées 9,25 euros brut de l'heure.

L'autre syndicat d'officiers, Synergie, a le premier eu accès à cette note et a rapidement mobilisé ses militants en distribuant des tracts. Synergie n'a cependant pas appelé à des manifestations estimant que "c'est inopportun en pleine campagne des législatives". Il espère parvenir à un accord dans le cadre de la future loi d'orientation de la police (Lopsi) que concocte le ministère de l'Intérieur.

Selon M. Achispon, "l'enveloppe programmée par l'administration, son mode et son outil de calcul, sont loin du compte".

Pour les deux syndicats, le problème des heures sups est un "casse-tête", les officiers cumulant entre 300 et 3.000 heures selon les services et les activités. Un officier qui traque les hooligans, par exemple, selon eux, affiche 5.000 heures "au compteur".

M. Achispon se défend de vouloir s'en prendre à la nouvelle ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, qui, dit-il, "découvre le problème" et vise Bercy "qui doit débloquer l'argent".

La direction générale de la police nationale (DGPN) a affirmé, le 30 mai, que les documents sur lesquels se fondent les syndicats sont "non définitifs". Ils "ne constituent pas les propositions finales qui seront faites lors de l'ouverture des négociations prévues" par le protocole de 2004.

Source : Yahoo.fr, AFP

Synergie : "c'est inopportun en pleine campagne des législatives". Ben voyons.

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