dimanche 2 décembre 2007

Une rencontre fortuite.


Un garde civil espagnol a été tué et un autre grièvement blessé par des membres présumés de l'organisation séparatiste basque ETA, samedi, à Capbreton (Landes), ont annoncé les autorités.
Les deux policiers ont été atteints par des balles tirées à bout portant par un groupe composé de deux hommes et d'une femme qui s'est échappé en voiture.

Selon la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, ces trois personnes "ont dit qu'elles appartenaient à l'ETA" et sont recherchées "avec des moyens extrêmement importants".

La rencontre entre les gardes civils et les Etarras présumés a été "fortuite", a-t-elle ajouté.
Les gardes civils s'étaient arrêtés pour boire un café à la cafétéria d'une grande surface où se trouvaient déjà les trois membres présumés d'ETA qui les ont vraisemblablement identifiés, a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Capbreton.

Quand les deux hommes sont sortis pour rejoindre leur voiture, les trois membres du commando les attendaient.

D'après des témoins, une conversation s'est engagée avant que des coups de feu ne retentissent. Les gardes civils n'auraient pas tiré.

"Un peu plus loin en direction du nord ils se sont arrêtés sur un parking, ils ont pris une jeune femme en otage", a dit Michèle Alliot-Marie. Ils ont ensuite repris la route à bord de la voiture de leur otage qu'ils ont relâchée près de Bordeaux.

Michèle Alliot-Marie a jugé cet événement "tout à fait exceptionnel".

"Il est arrivé que l'ETA tire sur des gendarmes ou des policiers mais c'était au cours de contrôles", a-t-elle dit, "là, de toute évidence c'est quelque chose qui a été fait de sang-froid et c'est la première fois que ça arrivait".

Si la piste de l'organisation basque se confirmait, il s'agirait du crime le plus grave jamais perpétré par l'ETA en France en 40 ans de lutte armée pour l'indépendance.

L'organisation clandestine n'a en effet jamais tué ni commis aucun attentat en France. Elle avait déjà échangé des tirs avec des gendarmes mais sans faire de victime.

L'ETA utilise la France comme base arrière pour cacher ses militants et ses arsenaux et y a commis de nombreux vols d'armes et d'explosifs.

Après une période de discussions avec le gouvernement socialiste espagnol dirigé par Jose Luis Zapatero, l'ETA a mis fin à une trêve de fait avec un attentat à l'aéroport de Madrid-Barajas le 30 décembre 2006, qui a fait deux morts.

Le gouvernement espagnol a alors fait savoir qu'il interrompait toute discussion. La trêve a été officiellement rompue par l'organisation le 5 juin dernier.

Depuis, une vingtaine de membres de l'ETA ont été arrêtés en France. L'organisation est soupçonnée de plusieurs actions de cambriolage par lesquelles elle est suspectée de reconstituer son arsenal.

Plusieurs centaines d'armes de poing avaient ainsi été dérobées en octobre 2006 dans une armurerie de Vauvert (Gard).

En Espagne, l'ETA ("Pays basque et liberté"), créée en 1968 sous la dictature du général Franco, a fait près de 800 morts en presque 40 ans de lutte armée.

L'organisation revendique l'indépendance du territoire basque historique, partagé entre l'Espagne pour quatre provinces et la France pour les trois autres, qui couvrent la moitié du département des Pyrénées-Atlantiques.

Source : Reuters (1er décembre 2007).

1 commentaire:

Unknown a dit…

...P'tain d'etarras ....