Niqué.

Pascal Payet, 43 ans, braqueur récidiviste sous le coup d'un mandat d'arrêt européen, a été interpellé vendredi en Espagne, près de Barcelone, deux mois après son évasion spectaculaire en hélicoptère de la prison de Grasse (Alpes-Maritimes) où il purgeait une peine de 30 ans de réclusion.

L'arrestation de Payet et de deux autres personnes en sa compagnie, par la police espagnole accompagnée de policiers français, a eu lieu en début d'après-midi à Mataro (nord-est de l'Espagne), dans la banlieue nord de Barcelone, alors qu'ils sortaient d'un restaurant, a-t-on indiqué de source policière.

Les interpellations se sont faites en douceur, "sans dégâts co-latéraux", a précisé une source judiciaire à Marseille. Selon une source policière, les trois hommes étaient lourdement armés de fusils mitrailleurs et de grenades mais Payet ne s'est servi d'aucune arme. Selon une autre source policière, il était méconnaissable, s'étant fait refaire entièrement le visage par un chirurgien esthétique à la Ciotat (Bouches-du-Rhône).

L'opération a été menée par les policiers de l'UDYCO (police judiciaire) de Madrid et Barcelone, conjointement avec, côté français, des membres de l'Office central de lutte contre le crime organisé, de la direction centrale de la police judiciaire et de la direction interrégionale de la police judiciaire de Marseille.

Les deux personnes "de l'environnement proche" de Payet appartiendraient au milieu du grand banditisme marseillais, selon une source policière.

Le parquet de Grasse, territorialement compétent au moment de l'évasion de Paillet le 14 juillet, s'était dessaisi au profit de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille. Du fait du mandat d'arrêt européen, Pascal Payet devrait être livré aux autorités françaises dans les prochains jours.

Pascal Payet purgeait notamment à Grasse une peine de 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d'un convoyeur de fonds en 1997. Il était, selon la justice, "libérable en 2038", après diverses autres condamnations: 6 ans pour une évasion en 2001 en hélicoptère de la prison de Luynes (Bouches-du-Rhône) et 7 ans pour avoir organisé une autre évasion spectaculaire, toujours en hélicoptère, de la même prison de Luynes en 2003.

A Grasse, son évasion s'était déroulée en quelques minutes de manière quasi-militaire.
Vers 18H15, le 14 juillet, un hélicoptère était détourné sur l'aéroport de Cannes-Mandelieu par quatre hommes cagoulés et fortement armés qui prenaient le pilote en otage. Vers 18H45, à l'heure de la relève à la prison de Grasse entre les équipes de surveillants de jour et de nuit, l'Ecureuil se posait sur le toit d'un local technique, adjacent au quartier de sécurité où Payet était détenu.

Les malfaiteurs progressaient par les toits, défonçaient une première porte avec une disqueuse thermique, descendaient dans le quartier de sécurité, forçaient la porte de la cellule de Payet, et rebroussaient chemin en sa compagnie jusqu'à l'hélicoptère, où l'un des quatre hommes tenait le pilote en respect. Le tout n'avait duré que cinq minutes, selon Maurice Barate, responsable de la sécurité à l'administration pénitentiaire.

Une demi-heure plus tard, l'hélicoptère atterrissait dans l'enceinte d'un hôpital de Brignoles (Var). Le pilote était relâché indemne dans un cimetière. Pour Payet, la cavale commençait.

Source : AFP (22 septembre 2007).