jeudi 2 août 2007

Las muertitas de Juarez.


Trois cents crimes parfaits : tueurs de femmes à Ciudad Juárez.


C’est peut-être l’affaire la plus abominable de l’histoire criminelle de tous les temps. A Ciudad Juárez, ville frontière du nord du Mexique, jumelle d’El Paso (Texas), plus de 300 femmes ont été assassinées selon un rituel immuable : enlèvement, torture, sévices sexuels, mutilations, strangulation. Depuis dix ans, au rythme moyen de deux cadavres par mois, des corps de femmes, d’adolescentes et de fillettes, nus, meurtris, défigurés, sont découverts dans les faubourgs de la ville maudite. Les enquêteurs les plus sérieux pensent qu’il s’agit de l’oeuvre de deux « tueurs en série » psychopathes. Mais qui demeurent introuvables...


Une des plus terrifiantes nouvelles de la littérature contemporaine raconte l’histoire d’un vampire qui, dans un camp de concentration, saigne l’un après l’autre ses compagnons d’infortune. Cette effrayante fiction s’intitule D’entre les morts, et ses auteurs, Gardner Dozois et Jack Dann, bataillèrent dur pour la faire publier aux Etats-Unis en 1982 : aucune revue de science-fiction n’osait la proposer à ses lecteurs. Elle était d’une imagination trop malsaine et excessivement atroce.


Si ce récit de vampires nous choque, sans doute est-ce parce que nous vivons dans un monde à peu près normal où de telles horreurs n’arrivent pas souvent. Cette histoire nous semblerait banale, en revanche, si nous vivions dans un univers où les pires crimes étaient acceptés : par exemple, séquestrer, violer, torturer, tuer... Un monde où les policiers protégeraient les assassins, seraient leurs complices, feraient accuser des innocents et menaceraient, voire élimineraient tout enquêteur... Un monde à l’envers, où les autorités fermeraient les yeux, les criminels seraient libres et les innocents martyrisés. Bref, un cauchemar. A un détail près : ce monde d’horreur est vrai, il fait partie de la réalité du Mexique. Aussi vrai que les victimes, les preuves et les témoignages que j’ai accumulés depuis de longues années.


La scène d’un des plus stupéfiants mystères criminels de tous les temps se nomme Ciudad Juárez, dans l’Etat de Chihuahua, à la frontière avec les Etats-Unis. Sa population, 1 300 000 habitants, est l’otage d’assassins sans visage. Ce qui s’y passe est une insulte aux droits humains. Depuis 1993, plus de 300 femmes y ont été enlevées, violées et assassinées. La majorité de ces femmes avaient des caractéristiques communes : une centaine au moins étaient issues de milieux pauvres, presque toujours ouvrières, toutes étaient menues, brunes et avaient les cheveux longs. La plupart n’ont pu être identifiées, toutes ont été victimes de violences sexuelles, et, sans exception, elles furent toutes étranglées...

L'article complet : ici.

Source : Le Monde Diplomatique (Sergio González Rodríguez, Août 2003).

Pendant ce temps, les homicides continuent. A cet instant même, une femme est peut-être en train de mourir sous la torture à Ciudad Juárez... 

La ligue vous invite à Ciudad Juarez :

Un petit tour par (article documenté de l'express).

Un passage obligé par ici, (la Cité des Mortes, un webdocumentaire qui fait honneur à la France).

Un petit coup de main à Guadalupe Morfin, et un autre à Maricela Ortiz et Norma Andrade, ici.

Un oeil sur le photo reportage de Guillaume Herbaut par ici, et l'autre sur la ville (restez vigilants).

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