samedi 28 juillet 2007

Suicide by cop ?


La thèse de la légitime défense est privilégiée après le décès d'un homme mortellement blessé par la police vendredi soir à la Gare du Nord, à Paris, apprend-on auprès du parquet.

Deux enquêtes ont été ouvertes pour déterminer les circonstances du drame, survenu lors d'un contrôle d'identité.

Un Algérien d'une quarantaine d'années, inconnu des services de police, a sorti une arme et a tiré sur un fonctionnaire de la police des transports.

Une flamme est sortie du pistolet et une détonation a été entendue mais aucun projectile n'est sorti, a-t-on précisé.

Les policiers ont riposté et ont touché l'homme au pied et à l'abdomen. Conduit à l'hôpital Bichat, il est décédé dans la soirée des suites de ses blessures.

Une autopsie devait être pratiquée samedi après-midi.

Les fonctionnaires de police ont été entendus vendredi soir par l'Inspection générale des services (IGS) qui a été saisie d'une enquête.

Une seconde enquête a été ouverte par la brigade criminelle pour tentative d'assassinat sur les policiers.

"Sur les coups de feu tirés par les policiers, la thèse privilégiée est la légitime défense", a-t-on indiqué au parquet.

Vendredi soir vers 19h20, une patrouille du SRPT qui effectuait des contrôles d'identité au niveau de la mezzanine de la Gare du Nord a demandé à un homme, assis sur les marches donnant accès aux voies, de les suivre pour un contrôle d'identité.

Une flamme mais pas de projectile.

"Il ne fait aucune difficulté, ne dit pas un mot, remonte les marches et se dirige avec les policiers vers le magasin Foot Locker. A ce moment là, il accélère le pas, plonge sa main droite dans la partie gauche de sa veste, se retourne et fait face aux fonctionnaires de police avec un pistolet en main", a indiqué le parquet.

"L'intéressé ne dit pas un mot, on lui demande de lâcher son arme à plusieurs reprises et il fait feu. Il a au moins tiré une fois mais apparemment aucun projectile n'est sorti, on a vu la flamme sortir de l'arme, on a entendu le coup de feu, mais il n'y a pas de projectile qui soit sorti a priori", a-t-il précisé.

L'enquête devra déterminer quel type de cartouche l'homme a utilisé, l'hypothèse de cartouches à gaz étant évoquée. Vendredi soir, la préfecture de police avait déclaré qu'il s'agissait d'un pistolet d'alarme à grenaille.

"Le policier qui était en face de lui s'est vu mort", a-t-on ajouté de même source, "il y a eu un tir de riposte en direction des jambes de l'intéressé mais celui-ci, dont on ne sait pas s'il a été atteint, a continué à menacer les policiers malgré les injonctions qui lui étaient faites, et son arme s'est manifestement enrayée."

"A-t-il fait exploser une deuxième balle ? Ce n'est pas tout à fait certain. Il y a quelques divergences là-dessus entre les témoins. A ce moment-là les policiers ont riposté et l'ont touché à l'abdomen", a-t-on encore déclaré.

Source : Reuters (28 Juillet 2007).
Photo : Libération.fr (28 Juillet 2007).

Sur les lieux quelques minutes après le drame, la ligue maîtrise le sujet et vous invite à écouter les nouvelles télévisées avec beaucoup de méfiance.

Encore du grand n'importe quoi... Avec des témoignages abracadabrantesques du meilleur effet ("j'ai tout vu, ça c'est pas passé comme ça").

"L'actualité c'est vous qui la vivez...", comme ils disent.

Reuters semble être (une fois de plus) l’agence la plus sérieuse et la mieux informée.

Je pensais faire une crise d’urticaire en lisant le résumé de cette triste affaire dans Libé, mais je suis tombé sur un article carré, objectif et renseigné. Un pigiste en job d'été sans doute…

L’article de libé c’est ici, ne ratez pas les commentaires.


Moment de solitude...

- Ca s'est passé il y a combien de temps ?

- Vingt minutes environ... Pourquoi ? Vous êtes qui pour poser ce genre de questions ?

- Le Procureur de la République.

- Mes respects Monsieur le Procureur.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Mmm ... Y'a des trucs à pas faire, je crois, parmi lesquels (me rappelle plus de qui est le dessin) passer à côté de 3 malabars CRS accompagnés d'un chien et lancer facétieusement 'Alors les tarlouzes, on bronze ?" ou sortir un flingue et faire feu quand les flics vous demandent vos papiers, par exemple.
Il peut arriver qu'ils aient de l'humour, même sans être bourrés, mais vaut mieux se méfier de leurs réflexes quand même, la preuve.
Quant à leur demander de prendre le temps d'observer sereinement et minutieusement s'il sort ou non un projectile du canon de l'arme qui tire sur eux ...
Coup de pot tout de même c'était pas un kamikaze bourré d'explosifs ... Imaginez 250 victimes et la Gare du Nord à reconstruire ... la bavure du siècle.

Marie a dit…

En effet, les commentaires il ne fallait pas les rater :-)